Littératures de Sciences et de Fictions
Les éléments de John Boyne

Ce roman en quatre parties que l’on croit au début indépendantes les unes des autres et qui sont en fait intimement liées, est brillant !
Prenant, saisissant, dense, d’une lecture captivante et dont les faits sont ô combien dramatiques.
En une seul phrase, voici les 4 éléments :
L’Eau : une femme se réfugie sur une île pour se libérer de son mari violent et pédophile.
La Terre : un jeune footballeur, mais pas vraiment, se retrouve mêlé à une affaire de viol.
Le Feu : une jeune femme chirurgienne traumatisée va se forger en prédatrice sexuelle.
L’Air : un père meurtri dans sa jeunesse part en avion avec son fils et va lui avouer son traumatisme.
Dit comme cela, l’ambiance n’apparaît pas vraiment gaie…
En fait, pas du tout.
Tout est expliqué et minutieusement raconté, mais toujours évoqué et non détaillé.
John Boyne réussit le tour de force de nous décrire des actes absolument odieux de violences sexuelles en ne nous choquant jamais.
Il y a de nombreux moments bouleversants et poignants.
Je retiens un moment (dans Terre) lors du procès des deux coupables de viol qui finissent par être acquittés grâce au travail (très bien écrit ici) de sape de leur avocat qui déstabilise la victime. On s’y croirait.
Les quatre éléments et leurs personnages sont viscéralement liés et leurs histoires se poursuivent au fur et à mesure.
On est pris tout au long de ce roman dans un engrenage épouvantable,
mais qui grâce à la qualité de l’écriture de l’écrivain n’est jamais indigeste.
La fin heureusement nous libère quelque peu de tous ces maux, et nous amène une lueur d’espoir.
Magistral.
Note sur la couverture :
j‘ai lu dans quelques critiques des explications totalement déplacées sur sa signification :
il n’y a rien d’étrange, c’est juste la représentation des 4 éléments imagés.