Littératures de Sciences et de Fictions
Neom de Lavie Tidhar

Ce court roman est un conte charmant de SF.
Un conte dans lequel nous retrouvons des références aux romans d’Antoine de Saint Exupery, Isaac Asimov, Becky Chambers et Philip K. Dick :
-> Avec le désert et une fleur (une rose rouge), c’est : Le Petit Prince.
-> Avec une des Lois de la Robotique, c’est : le Cycle des Robots.
-> Avec un robot et le thé, c’est : Un psaume pour les recyclés sauvages.
-> Avec le robot et le rêve, c’est : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?
» Au delà de Central Station, l’immense spatioport qui relie la Terre aux mondes grouillants de vie du système solaire, il y a une ville. Neom. »
Nous avons la sympathique Mariam qui y travaille, Saleh qui rejoint une caravane dans le désert, qui la quittera flanqué d’un chacal qui parle, et qui veut aller dans l’espace. Moukhtar qui est négociant en artefacts, et puis notre vieux robot, sans nom, qui achète une rose, discute avec tout le monde, va dans le désert.
A chaque fois ce sont des dialogues savoureux entre lui et les autres humains (ou animaux, ou machines).
Quelques autres personnages (Nasir, Elias, Laïla, …) naviguent aussi dans ce roman, mais je trouve ce robot touchant et très attachant à suivre au sein de cette vieille ville de Neom et dans le désert qui la cerne.
» Sommes-nous vraiment conscient, cependant ? demanda le robot. Ou seulement très doué pour faire semblant ? »
Ce roman aux accents mélancoliques et futuristes, n’est pas si éloigné de nous.
Il y a du caractère, des découvertes, des sentiments, du sable, une fleur.
On rêverait de sillonner les rues de Neom, de rencontrer ce robot, de prendre le thé avec lui et de discuter des guerres passées et de la paix.
Lavie Tidhar m’avait enchanté avec Central Station, il me ravit avec Neom, et d’après sa postface, il devrait y en avoir un suivant dans la même veine et dans le même monde qu’il a créé. Il le dit lui-même à la fin :
» Il reste encore beaucoup de choses à explorer et il est possible que j’y reste un moment «
Quelques citations :
» L’espace ? ça sent le métal chaud, l’agneau grillé et le soufre. Une odeur à la fois sucrée et métallique. C’est en tout cas ce qu’on m’a dit. Je n’ai pas d’odorat. » répond le robot.
– Qu’est-ce que tu veux, robot ? Je ne connais même pas ton nom.
– Je ne suis qu’un robot. Vous ne donnez pas de nom à vos robinets, à vos véhicules, à vos grille-pains ? Pourquoi devrais-je en avoir un ?
– Qu’avez-vous fait pendant tout ce temps ?
– Pas grand chose. J’ai réfléchi à des trucs. J’ai rêvé.
– Les robots rêvent ?
– Vous seriez surpris.