Anima de Michel Onfray

Michel Onfray y va fort, c’est son habitude, avec bien sûr quelques énervements qu’il sait provoquer chez le lecteur quand il exagère, avec parfois de manière ampoulée et avec trop de détails, mais quand même avec talent comme toujours, il faut le reconnaître.
Le ton est donné dès le début :
« L’Homme meurt vraiment, c’est le seul Grand Remplacement à craindre. Le transhumanisme travaille à la suite. Etymologiquement, elle sera inhumaine. »
« L’Homo sapiens est en train de passer la main à un Homo qui n’a pas encore de nom. Il sera, c’est évident, un Homo cyber. »
Et les critiques tombent :
La lune , dépotoir de l’homme : je ne savais pas tout ce que les quelques astronautes passés avaient laissés sur la lune ! Incroyable et dément…
Anima propose l’histoire de l’Homo sapiens via celle de son âme, nous dit Michel Onfray.
Le ton est donné : « La pensée grecque procède en partie de celle qui l’a précédée : la pensée égyptienne. » … « Ce sont les égyptiens qui, les premiers, ont dit que l’âme humaine est immortelle. »
S’en suit, voire la quasi-totalité du livre, une énumération des courants/penseurs/religions/philosophes qui tantôt évoque l’âme, tantôt pas du tout…
D’abord Socrate, Platon, Aristote, puis Jésus, les apôtres, et le christianisme (avec ses débuts sous Constantin en 313.
Quoique : « Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le mot âme n’apparait jamais dans les Evangiles, ni même ceux d’«enfer» ou de « paradis » nous dit-il.
ET : « Avant de devenir une religion, le christianisme est d’abord un archipel de sectes… » : ça c’est sur.
On arrive ensuite à l’évidente dichotomie entre le corps et l’âme.
A partir de là, Michel Onfray nous perd, enfin je devrais dire, me perd.
On parle de la mort, des supplices, de la douleur, des châtiments plus horribles les uns que les autres, « supporte et abstiens -toi » ; on côtoie Montaigne, Descartes, « c’est l’occasion de chercher la glande pinéale, lieu prétendu de la liaison de l’âme et du corps dans le cerveau » ; puis Pierre Gassendi, ce chanoine qui convoque Epicure, puis Voltaire, Diderot, Rousseau, « Vive la société régénérée : par l’éducation de l’homme en tant qu’individu, par son dressage comme citoyen » (!) ; Sparte plutôt qu’Athènes ; La Mettrie, l’Abbé Grégoire, puis Robespierre : « Le peuple français reconnaît l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’âme ! » ; Onfray : « N’oublions pas que près de 20 000 têtes sont coupées à travers le pays pour réaliser ce projet de fraternité révolutionnaire , sans parler des 200 000 Vendéens , femmes et enfants, … exterminés selon un plan préparé par les Jacobins. Régénération oblige… » (re !) « L’âme décapitée de Louis XVI fut celle du dernier homme. » ; puis Freud bien sûr, et ensuite Deleuze et les « déconstructionnistes français de son acabit… » ; Foucault, etc… Je ne saurai tout et tous les citer.
Tout ceci est certainement très intéressant philosophiquement et intellectuellement parlant, mais je dois dire que cela ne m’a pas passionné, car trop long, trop à coté du sujet de l’âme, même si certains passages que j’ai cité sont très intéressants.
Pour la fin, Michel Onfray nous dit : « l’Humanisme d’hier est en ruine ; le transhumanisme de demain attend son heure. Le futur est à l’homme déconstruit. La lune sera sa terre. »
« La créolisation du monde génère une société de méduses… »
La critique d’Elon Musk et de sa société Neuralink est forte. « La barbarie arrive à nos portes. »
En fait dans Anima, je prends le début et la fin , et je me suis ennuyé entre les deux. Je pense que la suite qui s’intitulera « Barbarie » sera plus actuel, et c’est ce que je recherche pour voir comment Michel Onfray parle du transhumanisme qui incarne le véritable « Grand Remplacement ».

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