Ascension de Martin MacInnes

Des grandes profondeurs de l’océan jusqu’aux frontières du système solaire, c’est à dire de plus de 11 000 mètres de fond dans la froideur de l’océan au niveau des sources chaudes hydrothermales jusqu’aux confins du nuage d’Oort qui englobe la totalité du système solaire !

Voilà le voyage que nous propose l’écossais Martin MacInnes dans son premier roman qui appartient au genre SF qui vient de paraître chez Actes Sud.

Le récit se compose de plusieurs parties :
La première se situe au niveau de ces sources hydrothermales qui pourraient être à l’origine de la vie sur Terre.
L’héroïne Leigh, une jeune hollandaise éprise de biologie marine, se retrouve avec une équipe de plongée pour explorer les abysses.
Au niveau de ces sources hydrothermales, la découverte d’algues particulières va la bouleverser et faire basculer sa vie.

Puis, un mystérieux objet est signalé dans l’espace profond, sorte de gros astéroïde (un peu comme celui d’Oumuamua découvert en 2017) et appelé Datura et qui disparait très vite. Par sa façon d’être apparu et sa façon de s’en aller, les scientifiques pensent tout de suite à des extraterrestres.

Leigh est alors ensuite embauchée en Californie par une société spatiale qui cultive le secret sur ces projets car les algues découvertes vont servir en les développant longuement et minutieusement à la nourriture des astronautes qui devraient partir en longue mission dans l’espace.

La partie suivante concerne le voyage jusqu’aux confins du système solaire.
Quant à la dernière partie, il arrive l’impossible, l’inattendu et le très surprenant dénouement.

Mais le récit n’est pas que celui-là car l’auteur nous fait connaître la vie de ses parents et de sa soeur.
Son père violent la battait, sa mère la réconfortait. Heureusement pour elles, il meurt à 40 ans épuisé par son travail.
Héléna qui travaille en Indonésie suit avec beaucoup d’interrogations la longue carrière mystérieuse de sa soeur.
Le roman est entrecoupé de ces moments de souvenirs du passé et des difficultés de soutenir leur mère à distance car cette dernière est malade.
Leigh est tenue au secret sur ses travaux et donc Héléna ignore tout de ses recherches et de son futur vol.
Voilà qui entretient le mystère et le suspens de ce roman.

Néanmoins, à force de moultes détails d’un côté et de non explications de l’autre, on se retrouve parfois un peu perdu.
Ce roman est remarquablement écrit, mais trop de détails tuent les détails.
La longue préparation du vol spatial à terre et la vie à bord du vaisseau sont sans fin.
Il est certain que nous apprenons beaucoup de choses sur la culture de ses algues, sur la vie de l’équipage (elle et deux hommes) et sur leur nourriture à bord, mais c’est long…

La fin est surprenante, déroutante, et laisse aux lecteurs l’imagination de la chute…
Un premier roman passionnant à découvrir mais un poil trop long et avec trop de détails qui alourdissent le récit.

A noter :
* Le titre « Ascension » ne fait pas référence à la montée du vaisseau dans l’espace mais à l’île de l’Ascension, une petite île en plein milieu de l’Atlantique où se déroule la fin.
* Ce roman avait été nommé pour le Booker Prize en 2023.

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