Blog de Littérature de Science-Fiction
L’affaire Crystal Singer de Ethan Chatagnier
Je suis très partagé sur ce roman, et ne comprends donc qu’à moitié toutes les très bonnes critiques qui sont déjà tombées sur cette histoire.
Du coté de l’écriture et du souffle poétique, rien à dire, c’est accompli. En effet, la distance qui existe entre deux êtres dont l’un (Rick) cherche désespérément à retrouver l’autre (Crystal) au travers de road trips assez éblouissants est parfaitement rendue par l’auteur.
L’amour est plus fort que toutes choses.
Et les routes des Etats Unis sont à poursuivre de bout en bout.
Le personnage principal Crystal Singer est à la fois omniprésent (dans les esprits) et complètement absent (dans la plupart des pages), ce qui donne une atmosphère paradoxale mais non dénuée d’intérêt.
Alors il y a ce message incompréhensible des martiens sous formes de signes visibles depuis la Terre qui sont interprétés comme des équations mathématiques à résoudre.
Cinq amis (dont les deux déjà cités) vont leur répondre en traçant des signes géants dans le désert. C’est un exploit et les jeunes personnages en retirent un immense succès, surtout Crystal qui est LA tête pensante du groupe.
Mais ensuite ils se séparent, et Crystal « disparait » pour mieux réfléchir et répondre à ces énigmes mathématiques et dans leur musique…
Cela se passe dans les années 60 et 70, c’est pourquoi seuls les signes peuvent être un moyen de communication entre la Terre et Mars.
On se croirait dans « Contact » le film, mais heureusement avec une distance et un intérêt beaucoup plus grand. (malgré l’originalité de ce film, je l’ai trouvé pauvre et peu abouti. Je préfère de loin les films comme Interstellar)
Bref, c’est cet aspect qui m’ennuie car le récit ne va pas au fond des choses, on n’a aucune idée de ces martiens, de leurs équations ni de leur résolution. L’aspect SF de ce roman est donc absent lui aussi.
C’est certainement voulu par Ethan Chatagnier, mais cela enlève quelque chose à l’histoire, et ça manque.
Alors, on me dira que c’est voulu. Oui, mais… ça manque.
Bref, un gros aspect réussi sur l’amitié, l’amour, la distance, les road trips, mais une privation du côté SF, maths et scientifique.
On se laisse néanmoins touché par la quête éperdue de Rick, par les routes américaines (dont la 66 bien sûr) et par le dénouement de l’histoire.