Paideia de Claire Garand

Trop de détails tuent les détails. Trop d’infos alambiquées tuent les infos.
C’est le défaut de ce roman. Dommage, il sort des sentiers battus habituels.

Mais rendons grâce d’abord au style et à la grammaire de Claire Garand :
Il n’y a qu’elle pour écrire des phrases ou des expressions du genre :

 » Ses yeux orageux s’enfonçaient en moi.
Des frissons me sont remontés jusqu’au sommet du crâne me secouant avec l’irrégularité d’un mitigeur de solution de croissance.
Le noyau de glace grise d’une comète s’est enfoncé dans mon coeur fondant en moi avec lenteur.
Nous nous regardions avec la déception et le dégoût qu’on éprouve pour un circuit endommagé par un choc de météorites.
J’ai vomi dans un cri.
Ma logique roulait cul par dessus tête.
Ma sottise tenait debout toute seule.
Savoir gangrène autant qu’ignorer.
Je brillais aussi fort qu’un trou noir qui recracherait tous les photons avalés.
Mon allégresse s’est coagulée.
Le silence avait repris ses droits chargé de remous prêts à éclore.
J’ai inspiré nos effluves corporels mal configurés avec délice.
Ma réussite pendait en glaires maternelles séchées.
J’ai ahané en suant de la glace.
Elles cariaient le paysage.« 

Quel vocabulaire jubilatoire en diable !
Problème: le récit traine en longueur et en descriptions inutiles voire incompréhensibles.

Sinon le sujet est assez intéressant :
10 petites filles génétiquement modifiées avec leur couples parentaux dans 10 stations spatiales autour de la lune – car la Terre est morte – toutes porteuses d’embryons pour une future humanité.
Celle qui parle et qui tient le récit n’est qu’une 4,2. C’est son seul nom.
Les 9 autres sont des 4,5 ou 4,6 donc supérieures.
4,2 est la souffre douleur des 9 autres qui n’arrêtent pas de l’abaisser,
de la tabasser, de l’amoindrir.
Mais elle n’en a que faire, elle veut partir, Mars est sa destination fétiche.
Paideia veut dire en grec éducation pour viser la perfection. Mais ces surdouées font preuve de beaucoup d’enfantillages et de méchanceté gratuite.
Le récit peine à avancer. Trop de lignes de code !

La narratrice 4,2 est touchante et ambitieuse car elle se révolte contre son rôle, mais elle est aussi agaçante, je trouve.
Ce roman nous questionne sur le repeuplement de l’humanité et
se termine pour moi un peu en queue de poisson et me laisse sur ma faim.

En conclusion tout de même un bon roman de SF à lire pour son originalité.

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