Il n’est pas trop tard pour naître de Harry Roselmack

Ce livre me laisse quelque peu dubitatif.
On n’attendait pas Harry Roselmack sur un registre mêlant l’astrophysique et la métaphysique.
Il y a des aspects intéressants et des aspects qui sont beaucoup plus discutables.
C’est d’ailleurs sa volonté de créer le débat.
Mais comme on va le voir et pour que sa pensée profonde puisse émerger dans le monde actuel, c’est certainement pas demain la veille comme dirait l’autre…

Le livre est séparé en deux : « ce que je comprends » et « ce que je pense » :
D’abord il vulgarise (mais pas toujours) les dernières notions astrophysiques et quantiques de notre univers.
Il parle du big bang, de l’espace-temps, des 4 forces fondamentales (la gravité arrivant en dernier), de l’expansion, des trous noirs, de l’énergie, de l’entropie, …

Puis viennent quelques lignes que je trouve très spéculatives mais diablement intrigantes sur les trous blancs – pas autant bien sûr que Carlo Rovelli dans son excellent et récent ouvrage « Trous blancs » –
Voici ce qu’il dit:
 » Notre big bang est-il un trou blanc ? Vivons-nous à l’intérieur d’un trou noir, de l’autre coté de sa singularité gravitationnelle ? « 
–> Il ne va pas plus loin, mais la question pourrait être posée à Rovelli !
Et pourquoi pas ?

Ensuite, il va au fond de ce qu’il pense :
Le célèbre ajustement fin des paramètres identifiés et tellement précis qu’il est impossible que le hasard soit de la partie.
Il admet et croit au principe anthropique faible.
Plus loin :
 » la création de la matière, de toutes les structures qui font l’univers observable, procède de deux mouvements : l’expansion (entropique) et la contraction (néguentropique) « 

Ensuite, il parle de l’humanité, des religions, et de celui qu’il nomme le Créateur.
Il cite souvent le philosophe Claude Tresmontant (1925/1997) et les astrophysicien Hubert Reeves et Aurélien Barrau. Parfait.
Mais quand il cite par deux fois les frères Bogdanov (!!) , là je ne le suis plus du tout ! Je vois bien pourquoi il les rajoute, mais pour moi, Ils n’ont rien à faire dans ce livre !

Suit ensuite de nombreux passages sur le désir, l’amour, la conscience, la conscience humaine unifiée, du bien et du mal, de la notion de création et du Créateur, qui pour lui est une évidence et qu’il aimerait que beaucoup de monde assimile et y croit.
Questions de croyance, oui.
Il aborde une autre idée spéculative :
 » Si nous vivons un jour dans l’état suggéré, c’est à dire sans enveloppe charnelle (…), nous pourrons vivre l’amour dans toute son ampleur, dans toutes ses directions. »
*** (voir alors un excellent roman de SF sur des âmes errantes de Stanislas Lem, Olaf Stapledon ou des frères Strougatski ?? Je ne sais plus… Si quelqu’un peut m’aider à retrouver ?) ***

Mais laissons Roselmack conclure:
 » Je veux croire en une nouvelle période de lumières qui guidera sur quelques générations une évolution salvatrice des principes moraux et des règles de vie commune. »
–> Il y a du pain sur la planche, mais dans notre monde brutal et perdu,
d’où pourrait venir cette petite étincelle d’amour ?…

« Je pense donc j’essaie. « 
 » le but de la vie, c’est de nous permettre de naître vraiment, pour apporter notre contribution à l’évolution de l’univers. »

Un étrange essai que « Il n’est pas trop tard pour naître« ,
mais qui pose quelques questions intéressantes…

–> Voir aussi mon roman Empyrée qui parle des trous blancs.

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2 commentaires

  1. Oui, il s’agit d’un roman de Olaf Stapledon qui s’appelle « Créateur d’étoiles » paru en 1966…
    Voila, une âme errante en moins 😉
    Ravi d’avoir aidé et effectivement c’est un excellent roman !

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