L’heure des prédateurs de Giuliano da Empoli

Inégal, mais incroyablement d’actualité !
Après les essais réussis avec Les Ingénieurs du chaos et avec le Mage du Kremlin, da Empoli récidive brillamment avec L’heure des prédateurs.
Ce livre ne pouvait pas mieux tomber avec ce qui se passe avec Trump en ce moment !
On se doute un peu de ce que nous cache un bon nombre de dirigeants, politiques, décideurs, influenceurs, sherpas, etc…, mais c’est navrant et effectivement édifiant ! Les mots sont justes.
De quelques réunions mondaines ou officieuses de 2012 à 2024 auxquelles il assiste, on est sidéré par la pauvritude de réflexions de ceux que da Empoli côtoie dans ces regroupements.
Les anecdotes fusent.
C’est parfois drôle, souvent déplorable, toujours affligeant.
Assemblée générale de l’ONU : on se côtoie, on s’ignore, on se fait l’accolade, on ne résout rien mais il faut être « là » !
MBS en Arabie Saoudite : une main terrible de fer dans un gant de velours.
Technocrates de la Silicon Valley : on pense à Kafka.
Les outils de désinformation (pour transformer une élection ou pour « descendre » quelqu’un) font froid dans le dos et ceux qui sont censés nous aider (Waze) ne valent pas mieux.
Cet essai, s’il fallait encore montrer à ceux qui ne croient pas que le monde se déglingue et que les prédateurs sont de plus en plus puissants, est à lire absolument.
 » Il n’y a pratiquement aucune relation entre la puissance intellectuelle et l’intelligence politique. »
Le réveil un jour aura-t-il lieu ?
Rien n’est moins sûr.

Autre Citation :
« Aujourd’hui, nous possédons de plus en plus d’informations et sommes de moins en moins capables de prédire l’avenir. Nos ancêtres vivaient dans des sociétés beaucoup plus pauvres en données, mais ils pouvaient faire des plans pour eux-mêmes et leurs descendants. Nous avons de moins en moins idée du monde dans lequel nous nous réveillerons demain matin.«